Rêve d’enfant.

             En 1949 j’avais 10 ans et je lisais souvent des livres assez variés, tel que les « contes et légendes » , ou la collection de la « bibliothèque verte » , la revue « Science et vie » que je suivais bien pour apprendre à connaître les avions. Je lisais aussi des bandes dessinées, ma préférée étaient évidemment les aventures de « Buck Dany » dans la guerre du Pacifique.
        Dans les années 50, 51 je ne manquais pas de suivre les progrès de l’aviation française avec le Leduc 0.10 et ensuite le Leduc 0.21 et autres Griffon, Grognard, Mystère II de Dassault en 1952, premier avion français à avoir franchi le mur du son avec Roger Carpentier. Cette année là ma mère m’avait demandé ce que je voulais faire quand je serai plus grand. La réponse avait été rapide: pilote d’essai. Malheureusement je ne suis pas arrivé à concrétiser ce vœu à cause d’une scolarité écourtée après cinq ans d’études, j’étais à ce moment là en classe de seconde à l’institution Lamartine à Belley dans l’Ain. D’après le Père Supérieur de l’institution , à 17 ans il était un peu tard pour continuer jusqu’aux 1er et 2ème bac. Mes parents ont été d’accord. Adieu l’école de l’Air, premier tremplin pour accéder à la filière pilote d’essai. Il ne me restai plus qu’à tenter le concours pour essayer de rentrer à l’école de pilotage de l’armée de l’air ,ou celle de l’aéronavale .
              En 1957 un DC6-B de la TAI me ramenait à Madagascar chez mes parents. Mon avenir était suspendu à ce concours d’élève pilote aux USA, où au Canada. Mais entre temps cela avait évolué; l’école de pilotage pour les français se trouvait maintenant au Maroc, à Marrakech. Aucune importance, ce qui m’intéressait c’était de rentrer dans cette école.
         

                            DC6-B de la Cie TAI (Transports aériens intercontinentaux) en 1957
                       

                                 Après avoir passé et réussi le concours, plus une visite médicale très sévère et les épreuves physiques, je m’engage pour 3 ans dans l’armée de l’air, et le 31 mai 1958  j’embarque à l’aube dans un Nord 2501 « Nord Atlas » avec deux collègues  recruté sur titre : Andrianomé A...et Bruno H... ils étaient bacheliers. J’étais le seul ayant été recruté par concours. Nous étions une trentaine au départ dans la salle d’examen. Merci aux professeurs de l’Institution Lamartine de Belley. Les autres passagers en partance pour la métropole étaient des soldats qui rentraient du service militaire aux  Kerguelen. Après quatre jours de vol nous atterrirons au Bourget.
 Le 4 juin, mes deux compères et moi nous serons transférés à Versailles pour y subir les tests psychotechniques à la « caserne Denfert ». Nous apprendrons que notre départ pour la base école 707 de Marrakech aura lieu au début du mois de septembre.  En attendant nous ferons notre instruction militaire, et après une rapide et sérieuse formation, nous serons engagés comme pompiers à la caserne des « Petites écuries » juste en face du château.

                                                           Le Nord 2501 " Nord Atlas"