vendredi 23 janvier 2015

                                                Le V.S.V. vol sans visibilité.

                            La partie la plus difficile en ce qui me concernait, c’était le vol sans visibilité. (VSV). 40 missions à effectuer. Beaucoup de concentration. Rapidité pour regarder les  différents instruments, car si on en fixe un, il y a un autre paramètre qui va s’en aller. Il fallait sans arrêt balayer tout le tableau de bord.
                     Parallèlement aux vols sous la capote nous avions des séances de « Link-trainer »  à accomplir, deux ou trois par semaine. Cela se passait dans un bâtiment climatisé où il fallait rentrer avec des patins. Il y avait une dizaine de machines impeccablement alignées. Une sorte de boîte à savon avec un tableau de bord de T6. A part les instruments de vol, il n’y avait rien d’autre qui ressemblait à un avion. A-côté du link il y avait une table de verre sur laquelle se baladait une sorte de "crabe" guidé par un câble et qui retraçait les circonvolutions que l'on faisait en pilotant. L'instructeur était assis à-côté et surveillait le "crabe" En général les moniteurs n’étaient pas très sympa avec nous. Sans doute pour une question de jalousie: ils n’étaient pas pilotes !! Enfin c’est mon opinion, mais on peut se tromper, plus tard je jouerai au tennis avec l’un d’entre eux, un certain Sgt Morel. C’était très difficile de piloter dans cette boîte à savon, et quand on terminait nous étions presque en larmes car les moniteurs étaient très sévères avec nous. Et je ne parlerai pas du pilotage en panneau partiel où certains instruments étaient cachés, les instruments les plus importants
            Un link-trainer moderne. Ceux que nous avions étaient de véritables caisses à savon. 


                                  Le reste, c'est-à-dire la voltige et la navigation à vue ne posaient pas trop de problèmes. Et le 10 novembre 59, ce sera PP38 : le test final et ma dernière mission avec le S/C Burkel, un examinateur. Mon apprentissage d'élève s'achève et je comptabilise 200 heures de vol.
                      "L'amphi" final à lieu à la DIV dans la salle de briefing du 4ème escadron. C'est le moment pour chaque élève de choisir sa prochaine école. L'école de chasse à Meknès sur Ouragan, le transport à Avord sur Dassault 315, ou les hélicoptères à Chambéry. Comme je n'étais pas trop mal placé dans le classement final, mon moniteur, le S/C Rémusan m'avait fortement conseillé de choisir la D.M.P. , l'école des moniteurs de pilotage, car les places n'étaient pas nombreuses , et il m'avait expliqué qu'après trois ans d'instruction à Marrakech, j'aurai l'avantage de pouvoir choisir n'importe quelle école pour ma prochaine affectation. Je m'apercevrai plus tard que j'avais fait le bon choix, surtout que la vie dans le Sud Marocain me plaisait bien.
                          Mes deux compères de Madagascar partirons à Chambéry. Bruno fera carrière sur hélico, et Andrianomé retournera à Tananarive après ses 5 ans d'engagement. Sur les sept partis à Meknès, deux ferons une carrière dans la chasse, les autres seront "boulés".  Après l'école de chasse, les trois marocains se tueront rapidement avec les deux énormes " Sea-Fury", cadeaux des anglais. Ces avions dotés d'un moteur de 2000CV, n'étaient pas très faciles à piloter pour des jeunes d'une vingtaine d'années et pas très expérimentés !! 



                                                   L'ouragan à l'école de chasse à Meknès




                                             Le Dassault 315 à l'école du transport à Avord

1 commentaire:

  1. J'aurais aimé voler sur un "Ouragan", mais quand je suis parti vers l'école de chasse il avait été remplacé par le Mystère IV

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