vendredi 23 janvier 2015

                                                 ELEVE  MONITEUR  A  MARRAKECH


                                    Les copains de la promo « 59 A » sont tous partis vers leur nouvelle affectation, sauf un, le Sgt Lamie: qui était le major de promo. Il suivra avec moi le stage de moniteur à la D.M.P. Les huit autres sont de la promo « 58 F ». Ils nous attendaient pour commencer le stage.
          Maintenant que je suis caporal-chef ADL( au dessus de la durée légale) et moniteur stagiaire, j’ai droit à une chambre au bâtiment des sous-officiers. C’est dans un endroit agréable de la base, à l’ombre des eucalyptus et des palmiers, juste à-côté de la piscine. Je peut sortir de la base quand je veux. Plus de déplacements en colonne par trois pour aller à la D.I.V. Pour moi c’est déjà une belle vie qui commence, et je ne suis pas encore moniteur !
                      Le 14 décembre 59 je fais mon premier vol comme élève moniteur avec le Sgt Travadel. Il sera mon instructeur jusqu’à la fin du stage. Le 1er janvier 1960 je suis promu au grade se sergent. La solde sera meilleure. Maintenant je fais presque partie des grands. Le 3 mars j’effectue une mission avec un autre stagiaire, cela s’appelait  le vol en mutuelle. Au cours de la mission nous passons chacun à notre tour en place arrière. J’en ferai plusieurs avec le Sgt Leclerc, stagiaire  comme moi. Celui qui est en place arrière pilote et celui qui est devant assure la sécurité. Nous apprenons à maîtriser l’avion depuis la place arrière, « celle du moniteur », car de la place arrière la visibilité vers l’avant n’est pas formidable, et il faut surtout que l’on apprenne à poser cet avion de la place arrière. En général nous terminons les vols vers 17 h et comme en mars il fait très beau à Marrakech, nous allons souvent nous baigner à la piscine de garnison qui est située en ville dans une jolie palmeraie. Le bar est bien garni et on y déguste aussi de bonnes brochettes. Le soir nous nous donnons rendez-vous au Café de le Renaissance, avant d’aller au restaurant ou au cinéma. En avril nous continuons à apprendre notre futur travail. Le 14 mai 60 notre apprentissage prend fin. Je vais enfin être breveté pilote.
                         Le 15 mai 1960 : « une grande date dans ma carrière de pilote », une cérémonie se déroule sur la grande esplanade du drapeau, et le Sgt Travadel agrafe le tant désiré « macaron » orné des deux ailes, de l’étoile et de la couronne de laurier sur la poche droite de ma chemise. L’étoile te guide, les ailes te portent et la couronne t’attend. C’est la devise du macaron de pilote. Je n’ai pas encore 21 ans, ce qui faisait de moi à cet instant le plus jeune pilote militaire breveté de France, j’étais fier !
                  Parmi les huit nouveaux brevetés, trois partirons comme moniteurs sur Fouga Magister à Salon de Provence. L’un d’eux se tuera en« service aérien commandé ».peu de temps après son arrivée.
                     Un arrosage sera bien sûr organisé au mess. Le lendemain fut difficile pour certains, et particulièrement pour celui qui s’est retrouvé avec une jambe dans le plâtre. Heureusement pour lui, c’était une blague. Quant à moi, je me suis réveillé avec un sacré mal au caillou !!!    

                                                               
                                     L'étoile te guide, les ailes te portent, la couronne t'attend.

 C'est fait, je viens d'être breveté pilote.
A ma gauche le Sgt Basset qui trouvera sa "couronne de laurier" à Cognac

2 commentaires:

  1. Le style est affiné, le récit vraiment intéressant, de plus en plus. Très instructif aussi.
    Bref, je me régale à lire tout ça... Et les autres aussi j'en suis certaine... Un peu plus de photos perso serait un plus, mais c'est déjà vraiment bien.
    Par contre tu as écris 2 fois la fin :) bisous

    RépondreSupprimer
  2. Photos collector...J'adore et Lucie aussi...!

    RépondreSupprimer